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Gentleman Jack

LGBT, littérature, Séries TV, films, poèmes, les lesbiennes qui ont marqué l'histoire

6h22 place 108, de Clémence Alberie

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Résumé : Gaëlle, jeune femme active de 30 ans un brin têtue, prend le train de 6h22 tous les jours pour se rendre à son travail. Un matin, alors qu?elle s?apprête à s?installer à sa place habituelle, la 108, elle y découvre une parfaite inconnue. Plutôt que de choisir un autre siège dans le wagon presque vide, Gaëlle va se confronter à celle qui en prenant sa place ose briser sa routine matinale.

Auteure : Clémence Albérie
Nombre de pages : 384
Éditeur : Reines de Cœur
Date de parution : 8 juillet 2016
Prix : 19.90€ (Broché) - 9.70€ (epub, mobi)
ISBN : 979-1095349426

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Avis / Critique :

Gaëlle est une jeune femme de 28 ans vêtue d'un jean et de baskets, en dépression, qui prend chaque matin son train à 6h22. D'ailleurs, elle a sa place attitrée et découvre un jour avec horreur que celle-ci est prise par une créature très BC-BG, au regard et à la présence très fermés. Ne s'en laissant pas compter, elle est bien décidée à comprendre qui est cette femme aux allures de Working girl qui la dérange dans son quotidien. Très vite, la confrontation a lieu.
Si Gaëlle tente de discuter, l'autre femme se montre froide, agacée, et tente de fermer tout début de discussion. Mais au fil des jours, Gaëlle parvient à faire parler celle dont elle ne connait toujours pas le prénom au bout de quatre jours. Entre agacement et amusement, l’énigmatique accepte de jouer à un jeu, découvrir le métier de l'autre. La gagnante saura tout de la vie amoureuse de l'autre : qui, à quel âge, et combien de temps.
Gaëlle perd et se livre. A son tour, elle demande ce qu'il en est à celle qui se prénomme Andréa. En retour, celle-ci inscrit en partant sur le quai de la gare qu'elle n'a jamais eu de relation sexuelle. Gaëlle est intriguée, est-ce bien la vérité ? Le début d'une nouvelle découverte va alors s'offrir à elle et une histoire qu'elle n'aurait jamais envisagé de vivre va commencer.

Ce livre, c'est donc l'histoire de la rencontre de deux femmes qui vont apprendre à se connaître, malgré tout ce qui les oppose. Si la première est hétéro, célibataire depuis quelques années, l'autre est homosexuelle, mariée et malheureuse en ménage. Elles vont se découvrir surtout au travers de joutes verbales et apprendre à s'apprécier.
Clémence Alberie nous fait voyager dans ce train au travers de deux trajets, celui de 6h22 et celui de 17h55 que ses deux héroïnes prennent. L'histoire de cette romance est plutôt amusante dans sa phase de début et j'ai trouvé globalement du plaisir à lire ce roman, du moins jusqu'au trois-quarts du livre, malgré les répliques et le comportement puéril de Gaëlle qui m'a, je dois le dire, agacée. J'ai particulièrement apprécié le caractère d'Andréa, plus mûre qui me correspond plus, et pour ma part, j'aurai préféré une tout autre fin et c'est ce qui m'a un peu rebutée à le terminer, car cette dernière partie était pour moi plutôt mièvre et attendue.
Il y a de l'humour, c'est mignon, bien écrit même si ce n'est pas de la grande littérature, mais un genre plus "ado". C'est ce qui m'a dérangé en grande partie. Les caractères des personnages finissent par se confondre et toutes deux deviennent de grandes ados amoureuses, ce qui est assez dissonant avec l'âge qu'elles doivent avoir. 
Bref, on passe un bon moment. Je me suis même prise à vouloir retrouver le livre à chacun de mes moments de liberté pour connaitre la suite des aventures d'Andréa. Et puis finalement le soufflet est retombé. Trop de niaiseries par moment, le personnage de Gaëlle mièvre, de nombreuses redites dans les dialogues ont fait retomber mon envie, mes bonnes intentions à l'égard de ce livre où j'aurai aimé plus de confrontation avec Natasha, par exemple, plus de tension, de dilemme chez Andréa.
C'est un peu dommage, mais rien que pour le début de cette romance ce 6h22, place 108 vaut le coup que l'on s'y intéresse.
Ce ne sera donc pas pour moi, le livre de l'année, car il me manque le côté littéraire et adulte, mais cela reste un bon roman de Chick-lit pour celles qui aiment ce genre.
384 pages, pour celles qui aiment la romance, vous en aurez pour votre argent.
 

 

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Extrait :

Jour 2 : Train de 6h22

Gaëlle en était sûre, ce matin-là elle allait louper son train. Elle venait enfin d’acheter son billet, se maudissant comme chaque matin de ne pas en avoir acheté un la veille en prévision, se maudissant encore plus de ne pas avoir souscrit à une carte d’abonnement pour ne plus s’embêter avec ça. Elle courait à en perdre haleine sur le quai et accéléra en entendant la sonnerie annonçant la fermeture des portes. Le réveil avait été dur, elle avait mal dormi, pensant toute la nuit à l’insupportable brune rencontrée la veille. Cette pintade avait envahi ses pensées toute la soirée et c’est ce qui l’agaçait le plus. Elle bondit littéralement devant les portes à peine refermées, appuyant sur le bouton et soupira de soulagement quand elles s’ouvrirent. Elle grimpa, haletante et à bout de souffle, et dut attendre quelques secondes avant d’être suffisamment sûre de ses jambes pour avancer.

Elle entra finalement dans le wagon et remarqua immédiatement la même brune à sa place. La jeune femme la regardait droit dans les yeux, un sourire victorieux sur le visage. Son regard en disait long, elle avait repris sa place malgré les événements de la veille…

C’était une déclaration de guerre.

Ce fut un plaisir de me disputer avec vous

Jour 2 : Train de 6h22

Gaëlle se redressa et inspira profondément, elle avança d’un pas sûr et s’assit comme la veille aux côtés de la brune qui n’avait cessé de la regarder depuis son entrée dans le train n’avait cessé de la regarder depuis son entrée dans le train.

À peine s’était-elle installée qu’elle vit sa voisine faire une grimace et retrousser les narines.

— Un problème ? questionna Gaëlle en préparant ses écouteurs.

— Oui… Vous connaissez la notion de douche ? répondit-elle avec un dégoût exagéré.

Gaëlle sourit en voyant que la brune attaquait direct et fort. Elle inspira, bien décidée à ne pas perdre l’avantage.

— Ah ça… C’est sûr vous ne connaissez pas ça, vous, l’odeur de l’effort.

— Vous appelez ça un effort de courir comme une folle pour attraper un train. C’est un effort évitable si vous saviez vous organiser.

— C’est plus fort que moi, j’aime trop courir, chantonna-t-elle avec une voix presque enfantine.

— Et empoisonner mon oxygène, râla sa voisine en réponse.

— Mais ma chère… répliqua-t-elle d’un ton mielleux. Rien ne vous empêche d’aller à une autre place si mon odeur vous indispose à ce point.

Gaëlle jubilait, jamais sa voisine n’allait bouger, elle savait qu’elle ne sentait pas mauvais et que la brune avait simplement essayé de prendre la main immédiatement.

— C’est bon, je vais supporter, j’ai déjà visité une ferme et j’ai survécu.

La blonde s’esclaffa, récoltant un nouveau regard assassin.

— Je peux savoir ce qui vous fait rire ? questionna l’inconnue en croisant les bras sur sa poitrine.

— Oh non rien… dit-elle en se calmant. Juste l’idée de vous voir vous dans une ferme.

— Et en quoi ça vous fait rire, je suis parfaitement à ma place dans une ferme.

— Oh oui ça se voit, avec votre tailleur impeccable, votre brushing nickel et vos talons de quinze centimètres.

— Je n’y vais pas comme ça bien sûr, et puis moi, contrairement à vous, je n’y vais pas pour aller dans l’enclos des cochons.

— Oh oui tous mes amants vous le diront, je suis une vraie cochonne, avoua-t-elle avec un faux air sauvage.

— Mademoiselle Fournier, vous êtes vulgaire, souffla sa voisine qui semblait hésiter entre être choquée ou désabusée.

— Pardon majesté ! Que faisiez-vous donc dans cette ferme ?

Maitresse du domaine ? se moqua-t-elle avec une voix exagérément snob.

— Sachez pour votre gouverne que je monte à cheval, et pas ce que vous pensez du style « sellez mon cheval, je pars une heure ! » lâcha-t-elle d’une voix hautaine. J’aime les chevaux et je fais tout, m’en occuper, monter, faire le box, tout. Alors arrêtez de me juger, vous ne me connaissez pas.

La brune fronça les sourcils en voyant que la blonde la regardait avec un immense sourire.

— Quoi ?

— J’étais sûre qu’en vous énervant j’arriverais à en apprendre un peu plus sur vous, dit-elle gentiment.

— Je…

Sa phrase se perdit dans sa gorge quand elle s’aperçut que Gaëlle avait raison. Elle se renfrogna dans son siège, semblant pester intérieurement de s’être fait ainsi avoir.

— Allons, ne vous braquez pas, ce n’est pas une mauvaise chose de s’ouvrir un peu.

— Mais à quoi bon s’ouvrir ? Vous n’êtes qu’une inconnue collante dans un train que je compte prendre le moins de temps possible,

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